Netflix, Amazon Prime Video et les autres services de vidéo en streaming ont le vent en poupe. Déjà 40 % des Belges ont souscrit à un abonnement payant à au moins un service de streaming vidéo (moyenne : 1,3 abonnement par répondant). Pour les 18-24 ans, ce chiffre dépasse les 60 %.

Parmi toutes les tendances tech en 2020, 6 ont particulièrement marqué le CES qui vient de se terminer. La première étant la guerre du streaming, qui va bien au-delà de la télévision.

En effet, la guerre du streaming a réellement commencé en 2019. Il y a eu le lancement d’Apple TV+ dans plus de 100 pays, dont la Belgique. Aux Etats-Unis, il a également fallu compter avec le lancement de Disney+, qui a beaucoup fait parler de lui. Ce n’est toutefois pas tout, car la démultiplication des acteurs tient aussi au type ou à la forme des contenus proposés. À l’occasion du CES, plusieurs annonces ont en effet été faites. Relevons Quibi, qui sera lancé en avril 2020 aux Etats-Unis et cherche à s’imposer dans le monde de la vidéo sur smartphones, avec des contenus courts. NBCUniversal a levé un coin du voile sur son prochain service de streaming, Peacock, qui sera lancé en juillet de cette année. Les abonnés Premium auront droit à des contenus originaux. En plus de séries et de films, Peacock proposera du sport, dont les JO, ainsi que de l’info avec NBC News Now.

Et c’est loin d’être terminé, puisque les services de streaming seront proposés sur des canaux moins traditionnels. Ainsi, la Fire TV d’Amazon* est en cours d’intégration sur les écrans arrière des véhicules BMW et Fiat-Chrysler. De l’autre côté de la Terre, la marque chinoise de voitures électriques Byton a également annoncé vouloir conclure un partenariat avec Garmin pour pouvoir diffuser du contenu et des services.

Alors, quel est l’engouement des Belges pour les services de streaming vidéo ?

Pour y voir plus clair, IPG Mediabrands a sondé 1.000 Belges âgés de 18 à 64 ans.

Le premier constat est que 90 % des personnes sondées connaissent le streaming, d’une manière générale, qu’il s’agisse de vidéo, d’audio ou encore de gaming. Néanmoins, parmi ceux-ci 60 % ne l’utilisent pas encore.

La notoriété des services de streaming

Sans surprise, le géant américain Netflix surpasse tous les autres acteurs, avec 81 % de notoriété pour l’ensemble du panel interrogé. Ce chiffre culmine à 87 % chez les 18-44 ans. « Cela dit, Disney+ affiche déjà un excellent niveau de notoriété (28 %), déjà comparable à ceux d’Apple TV+ ou de Be tv », précise Noelle Stevens, Trade Marketing Director chez IPG Mediabrands.

Du côté néerlandophone, Stievie Premium arrive en 6e position avec 28 %, juste derrière Apple TV+, qui atteint 30 %. Du côté francophone, VOO Sport World devance Eleven Sport, avec respectivement 21 et 16 %.

Les services payants

40 % de l’ensemble de nos répondants ont déclaré avoir un abonnement payant à au moins un service de streaming vidéo (moyenne : 1,3 abonnement par répondant) et on atteint 64 % chez les 18-24 ans. En tête de classement, on retrouve Netflix et Amazon Prime Video.

Avant même son arrivée sur notre territoire, Disney+ semble avoir convaincu, puisque 1 Belge sur 5 âgé de 18 à 65 ans compte prendre un abonnement à la plateforme de SVOD, ce qui représente plus de 1,2 million de personnes. Il s’agit bien de personnes et non de foyers.

Netflix va également continuer à grandir, avec plus de 600.000 personnes qui ont bien l’intention de découvrir son catalogue de films et de séries.

video streaming subscribers belgium

Le streaming, un moment en famille ?

Nous ne regardons plus les contenus audiovisuels uniquement depuis le téléviseur, mais aussi sur notre téléphone, tablette et/ou ordinateur. Cette multiplication des écrans touche pour ainsi dire l’ensemble des Belges, pour dépasser 4 écrans par foyer (source : Global Web Index – 2019 Q3).

Les abonnés à au moins un service de streaming ont plutôt tendance à regarder des films et des séries à deux, voire seul, dès lors qu’ils habitent en couple.

Au niveau national, l’ordre reste exactement le même.

« Notre enquête nous révèle aussi que plus de la moitié utilisent leur abonnement vidéo au moins 3 fois par semaine et un tiers presque tous les jours », ajoute Noelle Stevens.

Bien entendu, la TV continue à réaliser de très beaux scores d’audience, à l’image de la série Eigen Kweek, diffusée sur EEN le 5 février 2019 et qui attirait 313.600 téléspectateurs (25-54 ans avec enfants). Du côté francophone et sur la même cible, le film Raid dingue, diffusé sur RTL-TVI, aura permis à près de 210.000 téléspectateurs de passer un vrai moment de divertissement en famille.

 

Leur pouvoir insoupçonné

Faut-il s’attendre à une déferlante d’articles qui décrieront les effets néfastes de Netflix, ou d’autres ? Visiblement, la réponse est oui. Netflix aurait un effet délétère sur notre vie de couple, particulièrement chez les 18-38 ans, au point d’influencer négativement sur le taux de natalité aux États-Unis, selon une enquête publiée en avril 2019 par le Wall Street Journal. Plus sérieusement, il est indéniable que les grands acteurs du streaming vidéo ont changé nos comportements à coups de catalogues offrant toujours plus de contenus et bouleversant nos loisirs, créant de nouveaux rendez-vous que nous nous planifions ou qui nous sont habilement suggérés, et ringardisant peu à peu la télé de papa.

Enfin, la guerre entre les acteurs du streaming est également ouverte. En novembre dernier, Netflix annonçait son offre de podcasts narratifs, ou une série sous forme audio.

Le 12 février dernier, DPG Media et Telenet ont annoncé leur intention de lancer une offre complète de streaming avec des contenus locaux et internationaux via une joint-venture entre les deux sociétés, qui escomptent que la nouvelle entreprise sera active à l’automne 2020.

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